jeudi 26 avril 2012

Ce qu'est un aristocrate de gauche


De très nombreuses réactions que nous voyons passer sur les réseaux sociaux depuis dimanche soir suite au score élevé du FN nous surprennent car elles sont pleines d'aigreurs et de mépris : ''les français sont des gros cons... ce pays est raciste...50% pigeon 50% mouton 100% français...pays de merde...les français n'ont rien compris...'' On y passe tous sans distinction. D'où est-ce qu'on essaie de raisonner les gens en les méprisant et en amalgamant tous les électeurs ? Ces attitudes nous permettent de mettre à jour une autre catégorie de militants de gauche :

Il y a le curé rouge, que nous tançons régulièrement dans les articles géniaux de ce blog incomparable ; et il y a l'aristocrate de gauche. Cet individu, comme le curé rouge, a certes de beaux et généreux idéaux mais la façon qu'il a de les défendre, pleine de morgue et de mépris pour ceux qui ne pensent pas comme lui à la virgule près, le rend profondément antipathique.

L'aristocrate de gauche a découpé le monde de façon bien tranchée. Il y a lui et les ''autres''. Du FN au Modem ce sont des fachos, du PS au Front de Gauche ce sont des sociaux-traitres et à sa gauche ce sont des sectaires.

L'aristocrate de gauche aime faire la démonstration de son savoir, suive qui peut. Ses arguments sont forcément les meilleurs même s'il n'a pas pris la peine de les expliquer ou de les expliquer de façon compréhensible. Donc les ''autres'' n'ont rien compris donc ils sont cons.

L'aristocrate de gauche refuse en effet de se mettre au niveau du peuple, c'est trop bas pour lui. Il consent seulement parfois à jeter quelques conseils hautains du genre : ''révisez votre marxisme'', ''arrêtez de regarder TF1'', ''c'est sûr que c'est pas dans L'Équipe que tu liras ça …''

Si trop de monde venait malgré tout à rejoindre l'aristocrate de gauche, celui-ci se sentirait un peu dépossédé de son pré-carré. Il examinera donc avec la plus grande attention la moindre déviance des nouveaux candidats. Ce qui lui permettra souvent ''hélas'' d'être au regret de ne pas pouvoir les accepter parmi les siens .

L'aristocrate de gauche est désintéressé et incorruptible. Il est détaché des soucis matériels. Il considère donc que tous peuvent en faire autant. Qu'est-ce que deux ou trois réformettes sociales-démocrates en effet ? Que représente une vulgaire petite augmentation du SMIC alors qu'à force de sacrifices et d'abnégations, dans un futur indéterminé, on pourrait abolir le salariat ?

L'aristocrate de gauche peut se transformer en chevalier sans peur et sans reproche car lui seul pratique ''l'antifascisme radical'', à savoir faire la bagarre avec les fachos. Une fois qu'il aura cassé quelques dents d'extrême-droite, le chevalier rouge n'acceptera aucune leçon d'antifascisme.

L'aristocrate de gauche reste au chaud avec les gens cultivés de son rang. Ensemble ils échangerons des références d'auteurs inconnus des masses (parce que le peuple est con on vous le rappelle). Cette dichotomie nous/eux le réconforte : il est pas comme les autres, lui il sait.

Finalement l'aristocrate de gauche s'est accommodé de ce monde qui lui donne à ses yeux une position valorisante. Alors pourquoi le changer trop vite ? Le curé rouge et l'aristocrate de gauche (qui sont parfois – et même souvent – la même personne) sont donc des conservateurs. Ils font partie de la même famille, celle des réacs de gauche.

lundi 23 avril 2012

Réactions post-22 avril


Beaucoup sont choqués à juste raison par le score du Front National. Mais on se demande dans quel monde ils vivent. Dans celui-là peut-être :

Le militant : franchement Paulo, qu'est-ce qui t'as pris de voter Marine ? C'est les cons qui votent Marine. T'es qu'un con !

Paulo : Ah bon ? Ah bah non alors, je ne voterai plus jamais FN, je te le promet.

Le militant : eh madame Juliette, si vous avez voté FN c'est que vous êtes raciste, et le racisme c'est immoral.

Madame Juliette : ah bon, je ne savais pas que le racisme c'était immoral. Dans ce cas je ne voterai plus jamais pour le FN, c'est promis.

Le militant : enfin voyons mon petit Kévin comment as-tu pu voter FN ? Sais-tu que le FN est l'héritier historique de Vichy et de l'OAS ? De nombreux documentaires l'expliquent très bien. Le FN c'est l'extrême-droite donc c'est mal.

Le petit Kévin : non ? Vraiment ? Saperlipopette ! Si j'avais su jamais je n'aurai voté ainsi. Je ne voterai plus jamais pour le FN, c'est promis.

Le militant : bouuuh snif snif ! Franchement Didier ton vote Le Pen ça m'a vraiment blessé ! J'ai honte pour mon pays, je suis triste mais alors triste... snif !

Didier : oh mais non mon gros choupinet, je ne voulais pas te faire de la peine. Je ne voterai plus jamais pour le FN, c'est promis.

Dans ce monde là, la lutte antifasciste ne sera pas trop compliquée.

vendredi 20 avril 2012

12 raisons de ne pas voter Mélenchon ce dimanche


On aurait bien voté pour le SMIC à 1700 euros, mais dans les meetings de Mélenchon on chante La Marseillaise.

On aurait bien voté pour le programme écologique, mais "planification", ça fait trop soviétique.

On aurait bien voté pour foutre une branlée au FN, mais Mélenchon c'est un ancien sénateur.

On aurait bien voté pour l'unité de la gauche antilibérale, mais Mélenchon a dit qu'il admirait Serge Dassault.

On aurait bien voté pour la retraite à 60 ans, mais les propos de Mélenchon sur le Tibet sont inadmissibles.

On aurait bien voté pour un référendum sur le nucléaire, mais Mélenchon serait franc-maçon.

On aurait bien voté pour la rupture avec le Traité de Lisbonne, mais le PCF, peut-être qu'il va trahir et aller au gouvernement.

On aurait bien voté pour que la France quitte l'OTAN, mais Mélenchon est un ancien ministre de la Gauche Plurielle.

On aurait bien voté pour réformer la Banque Centrale Européenne, mais Mélenchon est trop républicain-jacobin et il critique les langues régionales.

On aurait bien voté pour la régularisation des sans-papiers et le retour automatique au droit du sol, mais le PCF devrait clarifier ses relations avec le PC Chinois.

On aurait bien voté pour une assemblée constituante et la proportionnelle à chaque élection, mais Mélenchon a assisté à la remise de la Légion d'Honneur de Patrick Buisson.

On aurait bien voté pour la refonte du Code du travail et l'abrogation des lois antisociales, mais sur les estrades des meeting du Front de Gauche il y a le drapeau français.




mardi 17 avril 2012

Message vu et approuvé par le Courant Anarcho-droitier

Classe ouvrière qui rit, classe ouvrière à moitié dans ton parti.


Par contre le clip n°7 on retombe dans de la grosse grosse daube de curé rouge, dommage on avait failli y croire...


lundi 16 avril 2012

Le tract e(s)t la bougie


Un article récent de ce blog génial a commencé à évoquer le rôle des médias dans le militantisme quotidien. Il rendait compte du poids de plus en plus important que prend Internet dans la vie de tout un chacun et comment celui-ci devrait être l'objet de toutes nos priorités en thème de communication politique. Nous ne sommes ni les seuls ni les premiers à défendre cette stratégie.

Le camps de la réaction l'a compris avant nous. Peut-être est-ce le fait d'être condamné moralement par la majorité de la population, ou le fait de ne pas tenir la rue ou les mouvements sociaux, toujours est-il que les fachos se sont repliés un temps derrière leurs écrans. Maintenant ils reviennent dans la vie réelle plus nombreux, tels des gremlins ayant pris une douche.

On se souvient d'une époque où dire de quelqu'un qu'il ''militait sur internet'' était péjoratif, signifiait ''pisser dans un violon'', ce n'était pas du militantisme authentique. Or qu'est-ce que le militantisme sinon un ensemble d'activités visant à diffuser un message et gagner de nouvelles personnes à sa cause ?

Alors point de salut en dehors d'internet ? Oui et non répondrons-nous, le cul courageusement coincé entre deux chaises. Nous avons certes un retard à combler et internet et les réseaux sociaux offrent un potentiel énorme à exploiter d'urgence pour développer la lutte anticapitaliste. Soit. Mais ce serait aussi une erreur d'abandonner les anciens supports de communication politique. Autant c'est une perte de temps, d'énergie et d'argent de s'entêter à produire des journaux papiers hebdomadaires et des tracts par centaine, autant ce serait s'amputer de bons éléments d'appoint si l'on abandonnait complétement le support papier. Pour le démontrer nous allons devenir extrêmement vulgaire puisque que nous allons utiliser les lois du marketing (mercatique in french).

Considérons le tract comme un produit. Tout produit a un cycle de vie. Ce cycle de vie se décline en quatre étapes : lancement, croissance, maturité,déclin. Passons sur le lancement initial et la croissance du tract politique, nous n'étions pas né. Par contre nous assistons à son déclin, ce qui ne signifie pas son obsolescence. La période de maturité d'un produit est le moment où, malgré une progression modérée ou faible, les profits générés sont importants. On appelle ces produits des ''produits vaches à lait''. Ce produit va décliner lorsqu'un nouveau va apparaître sur le marché, avec des qualités supplantant le précédent. Cela ne signifie pas pour autant la fin de ce produit. Tout bon capitaliste qui se respecte exploitera au maximum toutes les ressources d'un produit afin d'en tirer tout le profit possible, si faible soit-il. Pour cela, il va réorganiser sa production et redéfinir un nouveau segment de marché pour son produit.

Prenons un exemple pour que vous compreniez mieux, bande de littéraires : le cas de la bougie. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, la bougie est un gros produit ''vache à lait''. C'est le principal moyen d'éclairage, concurrencé à sa marge par la lampe à pétrole, mais tout le monde achète des bougies. Puis arrive l'électricité, qui va bientôt se démocratiser. L'ampoule électrique supplante alors la bougie. Elle éclaire mieux, ne dégage pas de fumée, a d'abord une durée de vie d'un an puis plus, et devient donc plus économique que les bougies. Est-ce pour autant que la production de bougie est abandonnée ? Non, car il y a encore du pognon à se faire avec. Les capitalistes réduisent drastiquement la production de bougies classiques, qui est réorienté sur le segment de marché de l'éclairage de secours (en cas de panne électrique). On développe également un marché de la bougie de luxe avec toutes ces petites saloperies en cire sculptées ou parfumées.

Voilà le cycle que doit suivre le tract (et le journal) politique. Par rapport à un article diffusé sur internet via les réseaux sociaux, la portée d'un tract est minime, avec un impact imprécis. Mais le tract a aussi ses qualités. C'est une excuse permettant le contact humain direct. Son don est un bon prétexte pour entamer une discussion. Aussi il est inutile d'en produire noircis de caractères minuscules recto-verso, c'est au militant de parler avec les personnes qui s'arrêtent. Quand le tract annonce un meeting, une conférence ou une manif, c'est un ''pense-bête'' que le public intéressé gardera au fond de sa poche.

Donc plutôt de produire tract sur tract, en format A4 recto-verso, réaménageons le segment de ce produit, et l'on peut se contenter d'un tract A5 voir A6 avec une info, un slogan percutant, un rendez-vous et un contact internet vers un site, un blog, une page Facebook ou un mail, et pourquoi pas un petit dessin rigolo qui aide à mémoriser l'info. Avec les économies réalisées, on peut alors se permettre de temps en temps de produire un joli tract en couleur sur papier glacé.

Un outil de communication n'est pas immortel. Chaque époque trouvera celui qui lui est le mieux adapté. Il est inutile de s'entêter avec des supports obsolètes par simple sentimentalisme, ''parce qu'on a toujours fait comme ça''. Encore un effort camarades...

vendredi 13 avril 2012

Contribution pour la campagne de nos camarades II

Comme on a dit hier qu'on avait apprécié l'originalité du dernier clip de campagne de Poutou, et comme on est pas des putes, on le publie aujourd'hui :


jeudi 12 avril 2012

Profond et déstabilisant scepticisme


Ce billet a été écrit avant que nous découvrions les deniers clips de campagne de Philippe Poutou, que nous trouvons bien, figurez vous, même s'ils sont inégaux dans leurs réalisations. Quitte à se prendre une branlée, autant tenter n'importe quoi qui nous distingue des autres, c'est aussi notre philosophie. Nos idées progressent, si si...

Romain : ben ? Qu'est-ce qui ce passe ? Pourquoi tu pleures mon gros lapin?

Guillaume : snif ! Rien laisse moi ! Snif !

Romain : oh, c'est quoi ce gros chagrin ? Y a au moins trois paquets de kleenex trempés autour de toi. Raconte à ton copain anarcho-droitier ce qui va pas. Tu as regardé le premier clip de campagne de Philippe Poutou ? Moi aussi ça m'a fait un nœud dans la gorge...mais de là à chialer comme une madeleine...

Guillaume : non c'est pas ça... snif ! Il ne mouche bruyamment

Romain : mais alors quoi ? Patrick Sébastien est mort ?

Guillaume : non...c'est...snif...c'est la faute au Front de Gauche snif !

Romain : qu'est-ce qu'ils t'ont fait ? Ils t'ont volé ton gouté ?

Guillaume : snif... c'est presque ça ! Je ne sais pas si je pleure d'émotion ou de colère parce que je ne sais pas si le Front de Gauche nous a rendu hommage ou si il nous plagie éhontément sans même nous mentionner parce que là c'est du n'importe nawak niveau 12 qu'on aurait pu faire, que dis-je qu'on aurait DÛ faire et moi je pleure et a pu de mouchoirs et je dois avoir une tête horrible et...et...bouuuuh c'est trop injuste ! Il s'effondre en sanglot

Romain : calme toi et respire...là voilà. Je vais te faire couler un bon bain chaud avec beaucoup de mousse et je te mettrai tes petits canards pour jouer.

Guillaume : ouais ben regarde d'abord les vidéos à la fin de ce billet, tu me diras si j'ai eu tord de me mettre dans cet état.

Romain : voyons voir...









Guillaume :alors ?

Romain : et si on allait plutôt se bourrer la gueule ? Tes canards attendrons...

dimanche 8 avril 2012

Au meeting de Méluche au Capitole

par GH

Jeudi dernier, j'étais à Toulouse place du Capitole. Non pas bien évidement pour voir l'ex-sénateur ancien ministre franc-maçon jacobin réformiste crypto-quelque chose Mélenchon mais bien pour applaudir à m'en faire saigner les mains la ravissante Myriam Martin. Telle Séléné quittant la Lune pour apparaître au commun des mortels en devenant Artémis, la ravissante Myriam Martin, déesse guerrière de l'anticapitalisme, a daigné effleurer l'estrade du Front de Gauche et apporter son soutien céleste à la campagne du mortel Mélenchon.

Une fois remis de mes émotions, par curiosité je suis resté pour écouter le discours de cet homme tant décrié, aussi bien par mes camarades du NPA que par la presse bourgeoise et réactionnaire. Par curiosité et aussi parce que le bus affrété par le Front de Gauche de l'Aveyron par lequel – par le plus grand des hasards – j'étais venu, ne repartait qu'à 22 h. J'avais lâché dix euros, j'entendais bien profiter du retour.

Quelques jours plus tôt, des militants de la majo du NPA m'avaient expliqué que ''franchement, les meeting à cinquante personnes c'est mieux parce qu'on peut débattre et échanger avec l'intervenant''. Le meeting de Toulouse a rassemblé entre 25 et 70 000 personnes. Mes chers camarades semblent confondre meeting et débat. Un débat permet de développer une idée et de la soumettre au public. Il permet aussi parfois de satisfaire au narcissisme de certains intervenants du public, venus pour s'écouter parler. Le débat a alors la fonction périphérique du groupe de parole. Au-delà d'une centaine de personnes l'exercice du débat devient difficile.

Le meeting est une démonstration de force. Les principaux représentants et leurs soutiens s'y affichent. Ils lancent quelques thèmes de campagne, invoquent rapidement quelques arguments qui serviront aux militants. Chez Méluche il s'agit par exemple d'expliquer pourquoi on doit annuler la dette, ou pourquoi Sarkozy doit rendre des comptes. La façon dont cela est dit compte pour beaucoup, car il s'agit de galvaniser son auditoire. Car c'est là le but du meeting, on doit se sentir fort, on doit se sentir l'élément d'un puissant collectif.

Mélenchon a tenté un pari de communication audacieux, celui du tribun ''old school''. Et ça marche, mais parce que ses discours sont illustrés par un champ lexical qui va au-delà des traditionnels invocations de la gauche. Le nous a repris la place du je, camarades est remplacé par mes amis. Il associe le vocabulaire traditionnel de la révolte et de l'indignation à celui de la chaleur humaine collective. Michel Erman le dit mieux que moi sur Rue 89.

Alors effectivement pour nous autres héros internationalistes de la classe ouvrière, les drapeaux français ça pique un peu un peu les yeux, La Marseillaise à la fin des meeting ça arrache un peu les oreilles. Mais pour nous anarcho-droitiers, si le folklore de gauche (Internationale, drapeaux rouges, poings levés...) ne doit pas être un élément de rassemblement, en toute logique réciproque, hymne national et drapeaux tricolores ne peuvent être des éléments diviseurs. Les uns et les autres restent pour nous des grigris. A Toulouse ces derniers restaient discrets, noyés parmi les drapeaux rouges, mais aussi de nombreux drapeaux républicains espagnols. Avec mes camarades, pour notre part, nous portions des drapeaux palestiniens et tout le monde était content.

Alors les anarcho-droitiers traîtres vendus au Front de Gauche ou pas? Aux lecteurs de se faire une opinion. Mais n'allez pas croire que l'on va rester à se chanter nous même des berceuses pendant que le NPA règle ses problèmes de couple en cassant des assiettes, alors qu'il y a une méga teuf dans l'appart d'à côté (et où en plus maintenant il y a la ravissante Myriam Martin).

jeudi 5 avril 2012

Spirit of anarcho-droitism


Une pièce à la lumière tamisée. Nos deux héros anarcho-droitiers sont assis autour d'une table.

Romain : mais bordel Guillaume ! Concentre-toi un peu ! Ça fait trois fois qu'on interrompt la séance. D'abord t'as eu faim, ensuite il a fallu que t'aille pisser et maintenant tu pouffes de rire !

Guillaume : désolé c'est nerveux ! J'ai pas l'habitude de ce genre de situation. Mais qu'est-ce qu'on va ''lui'' demander ? C'est pas un autographe de ''lui'' qui va changer les choses au NPA.

Romain : mais non banane ! On va ''lui'' exposer la situation du parti, ''il'' va nous dire quoi faire et nous, on le retranscrira sur le blog. C'est le succès assuré. Avec ça on va être catapulté direct au Bureau National, ils auront pas le choix.

Guillaume : bon d'accord. Promis je me concentre. On recommence.

Les deux anarcho-droitiers joignent l'extrémité de leurs auriculaires. Sur la table on aperçoit un verre retourné.

Romain : esprit de Daniel Bensaïd es-tu là ?... Esprit de Daniel Bensaïd es-tu là ? Si tu es là frappe un coup...

Tout à coup, on entend un coup résonner. L'intensité de la lumière diminue. Nos deux héros se regardent, un peu pâle.

Guillaume: je flippe un peu quand même là...

Romain à Guillaume chut ! À l'esprit : Esprit, peux-tu nous dire comment sortir le NPA de la situation merdique où il est ?

Le verre commence à se déplacer vers des lettres de scrabble posées sur la table

Romain en chuchotant : ça marche ! À nous la gloire ! Prend note Guillaume : un F, un A, un I … Faites...faites-vous... faites-vous des... faites-vous des big poutou ? Qu'est-ce que ça signifie ? C'est quoi ce plan ?

Guillaume à l'esprit : Carlos ? C'est toi ? à Romain C'est énorme ! On a convoqué l'esprit de Carlos ! On pourrait lui demander la recette du Banga ...c'est toute ma jeunesse !

Romain : t'as gueule ! Non... vos gueules à tous les deux les boulets ! Esprit de Carlos, merci pour ta ...contribution, mais il y a erreur sur la destination. C'est l'esprit de Daniel Bensaïd, le grand philosophe marxiste de chez nous, que nous appelons. Alors je précise au passage, les esprits de Bézu, Paul Preboist, Sim ou Fernandel sont dispensés de venir faire leurs commentaires... il jette un regarde noir sur Guillaume... il semblerait qu'il y ait des ondes parasites par ici.

Guillaume : oh l'autre eh ! Pourquoi ce serait ma faute ?

Romain glacial : On reprend ! Esprit de Daniel Bensaïd es-tu là ?

L'invocation se poursuit pendant un quart d'heure, puis un nouveau coup retentit, la lumière baisse.

Romain : Benssa ? Est-ce bien toi ? Si c'est toi frappe deux fois (sans vouloir te commander).

Deux coups retentissent. 
 
Romain : cette fois c'est bien lui. C'est fantastique. Le NPA va être sauvé. C'est merveilleux, c'est génial, c'est …

Guillaume : j'ai envie de péter.

Romain : tu as quoi ? C'est pas possible un gros lourd comme toi !

Guillaume : je suis méga-nerveux là, j'y peux rien.

Romain : retiens toi connard ! à l'esprit Bon alors Benssa je te résume la situation rapido. Au NPA on est passé de dix milles adhérents à trois milles et des brouettes, Besancenot s'est retiré, la nouvelle majo a envoyé au placard nos deux portes-paroles femmes, elle a désigné un ouvrier avec un nom rigolo à la présidentielle, Krivine a saisie la justice pour pas partager le magot de la LCR et des membres du CPN appellent à voter pour Mélenchon. Que devons-nous faire pour que le NPA redevienne un grand parti de rassemblement anticapitaliste ?

Le verre s'anime et commence à se diriger vers des lettres

Romain : ça marche ! ça marche ! Je suis tout excité, on va enfin savoir ce qu'il faut faire. Note bien toutes les lettres Guillaume, c'est historique... un B...un A...un N...un D...un E... encore un D...encore un E...un C...

[ PROUT]

Guillaume : désolé...c'est parti tout seul...

Le verre s'immobilise. La lumière reviens

Romain livide : je...je le crois pas ! Tu as fait fuir l'esprit ! On ne saura plus ce qu'il voulait nous dire !

Guillaume : ben moi j'ai noté '' bande de c'', qu'est-ce qu'il a bien pu vouloir dire par ''c'' ? Camarade ? Plus de camaraderie entre nous ?

Romain : communiste ? Il parlait peut-être d'un retour aux fondamentaux ? Comment le savoir ?

Guillaume : et si on allait lire dans les entrailles d'un poulet ?

Romain : si tu la fermes pas c'est dans les tiennes que je vais lire...


dimanche 1 avril 2012

Pourquoi – malgré tout – nous appelons à voter Philippe Poutou


On entend ici ou là des remarques aigres à notre encontre, nous accusant de trahir le NPA. On nous suspecterait même de soutenir le sénateur ex-ministre Mélenchon. Serions-nous allés trop loin dans la dérision politique ?

Il serait alors peut-être temps, en cette période difficile pour notre parti, de faire une brève pause dans nos taquineries bon-enfants, et de réaffirmer publiquement ce qui pour nous semblait des évidences.
Tout en étant anarcho-droitiers, nous sommes avant tout adhérents et militants au Nouveau Parti Anticapitaliste. Nous avons participé à sa fondation, nous entendons poursuivre sa construction.

Aujourd'hui la majorité des militants du NPA a choisi démocratiquement un candidat-ouvrier dont le profil tranche avec la classe politicienne traditionnelle : Philippe Poutou. Même si nous avons émis quelques réserves et quelques ricanements au début, force est de constater, suite à l'obtention des 500 signatures de parrainages, que la campagne a une réelle dynamique. Si nos meeting ne sont pas encore aussi remplis que ceux du Front de Gauche, leur taille humaine permet de véritables échanges avec les travailleurs présents et une réelle approche pédagogique de cette campagne.

Puisque nous évoquons le Front de Gauche, dont les sirènes faussement radicales ont hélas su séduire (momentanément nous l'espérons) certains de nos camarades, il est pas inutile de rappeler ce qui nous en sépare. Nous ne reprendrons pas ici l'analyse complète de l'illusion réformiste de la candidature Mélenchon, d'autres camarades l'ont fait de façon plus brillante que nous. S'il n'y avait que deux raisons à retenir pour ne pas soutenir le Front de Gauche, pour nous ce serait celles évoquées par nos camarades Besancenot, Krivine, Sabado et Poupin dans leur lettre à la Gauche Anticapitaliste du 14 mars dernier, à savoir : '' les rapports du PCF et du PC chinois ou plus grave les positions détaillées du PCF sur la Syrie''.

Nous sommes, et resterons, militants du NPA. Le NPA a fait le choix démocratique d'une candidature anticapitaliste réellement indépendante du Parti ''Socialiste'', nous l'acceptons et la soutenons. Aujourd'hui plus que jamais le courant anarcho-droitier appelle à voter pour Philippe Poutou le 22 avril prochain. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour contribuer au succès de la campagne, comptez sur nous les copains !